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Dans l'ensemble, le besoin de maximiser l'incidence des ressources disponibles sur les actifs et sur les investissements de même que l'impératif de discipline financière ont influé sur les priorités du gouvernement fédéral en matière de gestion des immobilisations. Le recours aux CP est compatible avec ces deux raisonnements.
Comme on l'a déjà précisé, l'EI consistait à « renforcer la gestion des biens au moyen de la détermination de pratiques exemplaires, de domaines de problèmes et de solutions ». Une de ses principales constatations était que l'affectation annuelle de crédits budgétaires empêchait d'avoir une perspective à long terme de la gestion des actifs.
L'EI a révélé plusieurs domaines où il existe des problèmes qui contribuent vraisemblablement à l'escalade du « déficit de l'infrastructure » du Canada. Une des principales causes de ce déficit est le financement insuffisant pour assurer « l'entretien adéquat » des immobilisations. Différer cet entretien revient fondamentalement à imposer une charge au gouvernement.
L'examen offrait les recommandations suivantes :
Fournir un financement permanent des immobilisations sur une période de trois à cinq ans, selon la qualité du plan d'immobilisations à long terme et le rendement ministériel. Cette approche permettra aux ministères de reporter des fonds non dépensés en immobilisations d'un exercice à l'autre et donnera aux gestionnaires une base de financement plus stable pour la planification de leurs activités sans qu'ils aient à craindre l'annulation de leurs ressources.
La nécessité d'une discipline financière ainsi que de gestion responsable du cadre financier et des dépenses est un leitmotiv des discours du Trône et des discours du budget fédéral qui se sont succédé de 2005 à 2009. Par exemple, le ministre des Finances a déclaré ce qui suit dans le discours du Trône de 2008 :
Au moment où le Canada traverse une période d'incertitude économique, il devient encore plus important de favoriser la saine gestion des finances publiques.
Les objectifs du Projet pilote sur les CP consistaient notamment à améliorer la gestion des fonds pour les dépenses en capital, qui appuie la priorité du gouvernement de gestion responsable des dépenses.
Les critères applicables à la participation au projet pilote étaient fondés sur la fiche de rendement du ministère ou de l'organisme au titre de la gestion de ses fonds pour dépenses en capital et étaient conformes aux tendances récemment notées en ce qui a trait à la délégation des pouvoirs aux ministères et organismes en fonction du risque. Par exemple, la Politique sur la gestion de projets du Conseil du Trésor (approuvée en juin 2007) établissait un lien explicite entre la délégation de pouvoirs accrus aux ministères et aux organismes qui faisaient preuve d'une plus grande capacité de gestion de leurs biens et services acquis. Cette politique renferme un ensemble de critères rigoureux permettant d'évaluer la capacité des ministères et des organismes fédéraux de gérer des projets.
Le besoin constant de CP est lié aux résultats escomptés du modèle logique du projet (figure 1.2), notamment à une amélioration de la gestion d'ensemble des projets et du processus décisionnel. Les résultats des entrevues menées dans les organisations participantes le confirment, car elles témoignent uniformément d'un besoin durable de CP6. Ces informateurs clés étaient d'avis que le moment choisi pour déclarer un report des fonds non utilisés (p. ex., après la fin de l'exercice) était opportun, tout comme la prédictibilité de l'accès annuel au mécanisme.
On en déduit que l'amélioration de la gestion des projets et du processus décisionnel découle des conditions particulières – souplesse, prédictibilité et moment opportun de gérer des fonds. Ces conditions contribuent aussi à atténuer les risques résultant de circonstances échappant au contrôle des gestionnaires, comme les conditions météorologiques, la disponibilité des fournisseurs ou les différences de coûts saisonnières entre l'hiver et l'été, qui peuvent retarder les projets et mener à des dépenses imprévues et moins qu'optimales à la fin de l'exercice (p. ex., dépenses non prioritaires et fonds non utilisés retournés au Trésor). Un informateur l'a bien dit : « C'est de la meilleure prise de décisions à long terme. Planifier pour l'année suivante permet de se concentrer sur les investissements les plus importants plutôt que de se laisser obnubiler par des problèmes de trésorerie. »
Par contre, les informateurs clés du Secrétariat ont exprimé plusieurs opinions différentes quant à la permanence du besoin d'un mécanisme de CP qui allaient de favorables, à prudents et à critiques.
Cette section de l'évaluation est fondée sur le modèle logique du Projet pilote sur les CP (figure 1.2). Un modèle logique de programme montre comment on s'attend à ce que les activités génèrent des extrants qui mènent de leur côté à des résultats à court terme, puis à moyen et à long terme. Le modèle logique du Projet pilote sur les CP montre cette progression, bien qu'on doive souligner que ces résultats à court et à moyen terme sont passablement identiques. L'obtention de certains résultats à court terme – une bonne gestion des projets, des finances et des risques – nécessite inévitablement de bonnes décisions. Néanmoins, l'amélioration des décisions de gestion découle également de ces résultats à court terme et figure donc au nombre des résultats à moyen terme du modèle logique. Cette évaluation montre que le projet pilote a mené à tous les résultats susmentionnés.
Un indicateur principal de l'amélioration de la gestion financière est la mesure dans laquelle on constate moins de cas d'achat de biens et de services à une valeur supérieure à celle du marché vers la fin de l'exercice. Tant les entrevues que l'examen des documents ont révélé que des améliorations ont eu lieu à cet égard au cours du projet pilote. Les informateurs clés de trois des organisations participantes ont expressément mentionné que la certitude assurée par le mécanisme des CP était la cause directe de l'amélioration de la gestion financière. Cette certitude était à l'opposé de l'incertitude de ne pas savoir si le Conseil du Trésor allait approuver les montants demandés, une situation où les ministères pourraient dépenser ces montants plutôt que de risquer de les perdre entièrement.
Un autre indicateur principal de l'amélioration de la gestion financière est la mesure dans laquelle les organisations qui ont participé au projet pilote ont eu des fonds non utilisés nets à la fin de l'exercice avec le mécanisme des CP comparativement aux années antérieures à l'adhésion au projet pilote. Les concepts de fonds non utilisés bruts et nets, de même que le changement d'attitude quant aux fonds non utilisés, sont importants pour comprendre comment ce second indicateur est utilisé pour mesurer l'amélioration de la gestion financière.
Les fonds non utilisés bruts sont les fonds non dépensés à la fin de l'exercice, sans tenir compte des dispositions de report. Il s'agit donc d'un simple calcul : le budget moins les dépenses. Traditionnellement, on a toujours considéré comme un indicateur d'une bonne gestion financière la mesure dans laquelle un gestionnaire (ou un ministère ou organisme) arrivait à dépenser presque tout son budget sans le dépasser. Par conséquent, on encourageait les gestionnaires à réduire au minimum leurs fonds non utilisés bruts et à se servir du mécanisme de report de 5 % des fonds non utilisés comme filet de sécurité.
D'un autre côté, les fonds non utilisés nets sont les fonds non dépensés à la fin de l'exercice, compte tenu des dispositions de report. Leur calcul pour les organisations qui ont participé au Projet pilote sur les CP est le suivant : le budget moins les dépenses, moins le montant reporté à l'aide du mécanisme de report de 5 % et moins celui reporté grâce aux CP. Selon le mécanisme des CP, les fonds non utilisés bruts ne servent plus d'indicateur. L'indicateur d'une bonne gestion financière est plutôt lié au montant des fonds non utilisés nets, puisqu'ils reflètent la mesure dans laquelle le gestionnaire, le ministère ou l'organisme ont bien planifié et géré leurs dépenses en capital globales sur une période de deux ans en se servant des mécanismes dont ils disposaient. L'évaluation a donc comparé le montant des fonds non utilisés nets avant et après que chacune des organisations participantes se soit jointe au projet pilote.
Comme on peut le voir à la figure 2.1, les résultats étaient variables. Toutefois, les organisations participantes qui disposaient de la plus grande souplesse avec les CP ont le mieux réussi à réduire au minimum leurs fonds non utilisés nets. AAC et le MPO ont tous deux enregistré aucun fonds non utilisés nets pour chacune des années de participation au projet pilote. Le MAECI et la GRC n'ont pas eu autant de succès à cet égard. Le montant des fonds non utilisés nets du MAECI est demeuré à peu près inchangé avant et après sa participation au projet pilote. Comme la figure 1.1 l'indiquait, les ABS du MAECI avec les CP étaient plafonnées à 5 % de ses crédits de dépenses en capital et limitées à ses biens immobiliers, sauf en 2008‑2009, alors que l'ensemble de son budget de dépenses en capital est devenu admissible, exception faite des dépenses consacrées à la sécurité des missions.
La GRC était la seule organisation participant au projet pilote dont les fonds non utilisés nets ont augmenté au cours de ses années de participation. Sa situation peut être une anomalie en raison de circonstances particulières :
Exercice | AAC | MPO | MAECI | GRC |
---|---|---|---|---|
2002–2003 | 12 078 | 2 217 455 | 80 304 | 3 329 118 |
2003–2004 | 20 360 371 | 1 223 515 | 20 248 919 | 9 655 541 |
2004–2005 | 360 001 | 23 066 313 | 4 134 365 | 5 525 243 |
* 2005–2006 | 0 | 7 356 499 | 0 | 0 |
* 2006–2007 | 0 | 0 | 0 | 47 162 657 |
* 2007–2008 | 0 | 0 | 29 559 227 | 21 778 191 |
* 2008–2009 | 0 | 0 | 2 984 151 | 81 636 678 |
On a constaté une amélioration de la gestion des projets à l'égard des aspects suivants, qui reflètent tous une efficacité accrue par rapport au coût :
Un examen des rapports annuels a révélé que le mécanisme des CP influe sur la gestion des projets de différentes façons. Les extraits suivants le prouvent :
Les répondants ont souligné que la souplesse permettant de reporter des fonds à l'exercice suivant avec un préavis limité et un degré élevé de certitudeétait particulièrement utile pour pouvoir gérer efficacement les projets.
La gestion des finances, la gestion des projets et la gestion des risques sont interdépendantes. Les améliorations dans un domaine entraînent des améliorations dans les deux autres. Il existe de nombreux exemples de risques en matière de projets auxquels le mécanisme des CP a pu parer. En général, il a aidé à atténuer les risques de mauvaise gestion des finances et des projets, ainsi que les risques associés à un piètre processus décisionnel. Voici un exemple tiré d'un rapport annuel du MPO sur les risques d'un projet qui pourraient être atténués grâce au recours aux CP :
« Ce projet nécessite l'acquisition d'un grand nombre de petites embarcations dispersées dans tout le pays. Cela crée un risque de complications en matière d'approvisionnement et peut retarder certaines acquisitions planifiées. » (MPO 2009)
De plus, certains informateurs clés des organisations participantes ont également déclaré que le mécanisme des CP tient compte d'importants risques associés aux retards des projets lorsque le financement prévu pour l'exercice est épuisé. En pareils cas, le recours aux CP permet d'atténuer les risques suivants :
Les informateurs clés de toutes les organisations participantes ont souligné le fait que l'amélioration des décisions concernant la gestion des immobilisations était l'un des plus importants résultats escomptés du projet pilote. Même si les données administratives sont limitées, les constatations tirées des entrevues avec les informateurs clés ont révélé que les autres résultats (comme l'optimisation de ressources et leur affectation optimale), ont largement été atteints parce que les gestionnaires étaient en mesure de prendre de meilleures décisions. Ils ont déclaré que ces décisions avaient été facilitées par la substitution du cadre artificiel de financement par exercice à un mécanisme plus fluide et plus réaliste qui reconnaît les cycles des projets et la réalité de la gestion des grands projets d'immobilisations.
Les entrevues réalisées avec les informateurs clés ont révélé que le mécanisme des CP avait rendu possible une meilleure prise de décisions de deux principaux types :
Ces deux types de prise de décisions étaient importants pour obtenir les résultats escomptés du projet pilote.Toutefois, les organisations intéressées ont retenu que, dans le cadre de la prise de décisions stratégiques, le mécanisme des CP offrait l'avantage supplémentaire de coller vraiment aux projets prioritaires. Les informateurs clés de toutes les organisations participantes ont déclaré que le mécanisme des CP leur avait permis de concentrer leurs efforts et leurs dépenses sur les projets les plus prioritaires. Cet avantage a également été confirmé par les ministères qui reportent déjà 100 % de leurs fonds non utilisés.
Les informateurs clés de toutes les organisations participantes ont insisté sur le fait que la mise en œuvre des budgets des dépenses en capital bénéficie d'une optimisation des ressources grâce au mécanisme des CP. Par exemple, les organisations pouvaient mieux cibler certaines périodes de l'année pour réduire au minimum les coûts liés aux cycles de construction, à la disponibilité des matériaux et des entrepreneurs ainsi qu'aux besoins opérationnels. Les exemples suivants tirés de rapports annuels le montrent bien :
Les informateurs clés des organisations participantes ont affirmé que le mécanisme des CP favorisait la gestion des projets au niveau du portefeuille(tel qu'indiqué dans le plan d'investissement). Sûrs de pouvoir reporter les fonds non utilisés, au besoin, et de leur marge de manœuvre quant au moment où ils doivent déclarer le montant du report, les gestionnaires peuvent cibler ces projets lorsqu'il est financièrement avantageux de le faire.
Un résultat du mécanisme des CP selon plusieurs des informateurs clés était la capacité d'adopter une perspective pluriannuelle dans le plan d'investissement. Par exemple, avant le lancement du projet pilote, les projets d'immobilisations étaient poussés de l'avant (en raison des ressources non utilisées), puisant ainsi dans le budget de l'exercice subséquent. Le mécanisme des CP a permis aux organisations participantes de reporter des fonds sans perturber leur plan d'investissement de l'exercice suivant. Or, puisque de nombreux projets d'immobilisations (surtout les plus prioritaires) sont pluriannuels, l'incidence globale des fonds reportés a consisté à introduire une plus grande certitude de la disponibilité de l'enveloppe attendue totale au cours des exercices ultérieurs.
Les rapports annuels ont donnée de nombreux exemples de l'amélioration de l'affectation des ressources dans le portefeuille de projets, notamment :
« À la fin de l'exercice de 2007‑2008, le Bureau s'efforçait de conclure l'achat d'une propriété de 3,1 millions de dollars à Londres. Le 31 mars, il ne lui restait que 1,41 millions de dollars, ce qui était insuffisant pour conclure la transaction. Par conséquent, les crédits permanents lui ont permis d'effectuer cette transaction dès le début du nouvel exercice en se servant de fonds tant de l'ancien que du nouvel exercice. » (MAECI 2007‑2008)
Un répondant d'un ministère pouvant reporter 100 % de ses fonds non utilisés a déclaré que disposer de cette marge de manœuvre permettait de se concentrer moins sur le cycle annuel du financement et davantage sur la gestion de projet. Plus précisément, on a dit que les gestionnaires pouvaient planifier les projets sur une plus longue période et de façon plus pratique, ce qui aboutissait à des décisions de dépenser plus judicieuses.
Chacune des organisations participantes a réussi à obtenir des résultats au chapitre de l'amélioration de la gestion des finances, des risques et des projets, peu importe les différences dans la manière de mettre en œuvre le projet pilote. Le résumé succinct suivant, fondé sur les tableaux financiers des annexes B et C et sur l'information figurant dans les rapports annuels, indique comment chaque organisation s'est servi du mécanisme des CP :
Compte tenu du degré élevé d'obtention des résultats à court et à moyen terme, il est probable que le projet pilote puisse atteindre les résultats à long terme d'amélioration globale de l'efficacité des dépenses en capital et d'approches d'investissement plus stratégiques à plus long terme.
Les entrevues et les rapports annuels révèlent qu'on a accompli des progrès en vue d'obtenir ces résultats. Les informateurs clés de la plupart des organisations participantes ont déclaré qu'on s'attend à obtenir des résultats à ce niveau ou qu'on les a déjà obtenus au sein de leurs organisations.
Les informateurs clés des organisations participantes ont relevé les résultats inattendus suivants :
Le protocole d'entente que le Secrétariat a conclu avec chacune des organisations participantes précisait les rôles et les responsabilités de chaque partie, sans toutefois spécifier à qui étaient confiés ces rôles dans ces organisations respectives durant le projet.
Dans une majorité des entrevues menées au Secrétariat, les répondants ont déclaré que les rôles et les responsabilités au sein du Secrétariat n'étaient ni bien définis ni bien communiqués. Les principaux problèmes étaient le manque de clarté et de coordination de la position du Secrétariat quant à l'approbation des montants des ABS ou des changements apportés à ces affectations. Les répondants estimaient que les organisations interprétaient donc de différentes façons le mécanisme des CP (notamment la façon de mettre en œuvre la simulation des CP sur une période deux ans). En outre, les répondants pensaient que le Secrétariat ne maximisait pas l'utilisation du mécanisme de production de rapports pour améliorer la qualité des rapports soumis et la possibilité de présenter des rapports fondés sur la comptabilité d'exercice ou de formuler des rétroactions sur la façon dont les organisations pourraient utiliser les CP à meilleur escient.
Les informateurs clés de toutes les organisations participantes étaient d'avis que les rôles et les responsabilités étaient définis clairement dans leur organisation. La plupart des problèmes signalés par les informateurs clés étaient généralement attribuables à des ambiguïtés aux étapes de l'introduction du projet. Toutefois, les organisations participantes ont réussi à relever ces premiers défis grâce aux explications supplémentaires et aux améliorations apportées par le Secrétariat.
Cette question d'évaluation n'a pas porté sur le rôle du ministère des Finances Canada, parce qu'il n'avait pas été cerné au début du projet pilote. Les représentants du ministère des Finances Canada qui ont été interrogés ont déclaré qu'ils auraient préféré avoir participé davantage au projet pilote.
Un examen des documents disponibles dès les premières étapes du projet pilote (notamment, les protocoles d'entente, les lettres de décision du Conseil du Trésor et les précis) révèle qu'il n'y avait pas de description explicite de la façon dont on comptait mettre en œuvre le projet pilote ni du fonctionnement du mécanisme envisagé. Un document a été rédigé, avec la participation du groupe de travail chargé du projet pilote du Secrétariat, et distribué aux ministères et organismes en février 20097 On y trouve les PON et des tentatives de clarifier plusieurs aspects ambigus, comme :
Les informateurs clés du Secrétariat s'inquiétaient davantage de l'absence de PON que les répondants des organisations participantes. De fait, presque tous les informateurs du Secrétariat ont formulé des réserves au sujet de l'ambiguïté entourant les PON, notamment quant à :
Le lien entre le projet pilote et le cycle de planification des budgets des dépenses posait également un problème. Plus précisément, on éprouvait au sein du Secrétariat un sentiment général de déconnexion entre toutes les unités quant au lien entre le projet pilote et le cycle des dépenses.
De leur côté, les informateurs clés des organisations participantes ne se préoccupaient guère des PON. Certains ont expressément déclaré que le protocole d'entente leur donnait suffisamment de directives. Des informateurs clés d'une seule organisation ont manifesté de véritables inquiétudes, essentiellement sur la façon de déterminer le montant des ABS et sur la disponibilité d'autres mécanismes pendant leur participation au projet pilote. L'absence de PON claires et uniformes jusque vers la fin du projet pilote peut donc avoir contribué à la variété des formes de mise en œuvre dans les organisations participantes.
L'examen des documents a révélé que, exception faite de celles qui figuraient dans le protocole d'entente, il n'y avait guère de directives sur la production de rapports au cours des premières années du projet pilote. Les organisations participantes n'ont pas eu de modèle ni d'exemple de présentation du rapport avant le début de 2009. Sans modèle de présentation uniforme, stratégie du rendement commune ni suivi permanent au but clairement énoncé, il n'était pas possible de suivre adéquatement les progrès des organisations participantes (p. ex., d'examiner les types de projets bénéficiant des CP, les mouvements de trésorerie, etc.).
L'évaluation a permis de conclure que les organisations participantes n'avaient pas appliqué la comptabilité d'exercice. Le projet pilote était fondé sur la comptabilité de caisse, autrement dit sur l'affectation de fonds aux ministères quand ils en avaient besoin. Par conséquent, les rapports annuels étaient également fondés sur la comptabilité de caisse et soulignaient comment le report des CP influait sur les mouvements de trésorerie.
Les informateurs clés des organisations participantes ont signalé un certain nombre de pratiques exemplaires, la plupart d'entre elles étant liées à la façon des organisations de se servir du mécanisme pour en maximiser l'utilité.
Deux des quatre organisations participantes ont signalé des pratiques exemplaires consistant à faire participer leur comité de gestion des investissementsà la gouvernance du projet pilote. Dans l'une d'entre elles, ce comité de gestion des investissements avait contribué à faire mieux comprendre l'incidence que le projet pilote aurait sur les processus de fin d'exercice. En l'occurrence, le comité de gestion des investissements avait approuvé tous les projets pour lesquels on devait avoir recours aux CP et avait aussi joué un rôle utile de gestion des risques. Le comité d'une autre organisation avait examiné les projets à mi‑exercice pour déterminer s'ils devaient être ralentis ou accélérés. L'organisation avait ensuite eu recours au mécanisme des CP pour affecter des fonds aux projets qui accusaient des retards.
Les organisations qui avaient suscité la participation de leur comité de gestion des investissements avaient également élaboré des processus plus rigoureux de production de rapports internes. L'une d'elles avait ajouté une étape aux processus d'approbation des projets afin de mieux gérer ses finances compte tenu du mécanisme des CP. La production de rapports mensuels sur le pourcentage d'achèvement à chaque étape de chaque projet facilitait la prédiction des fonds qui seraient dépensés et de ceux qui devraient plutôt être réaffectés. Une autre organisation a donné à son comité de gestion des investissements un ensemble de principes pour faire le suivi des fonds non utilisés.
L'utilisation d'une approche sélective ou une utilisation ciblée des CP semble être une pratique exemplaire généralement reconnue, comme en témoignent les exemples suivants :
Si les organisations n'ont pas la capacité de dépenser leur budget des dépenses en capital au cours d'un exercice donné, le mécanisme des CP peut potentiellement exacerber le problème. Les organisations qui reportent des fonds non utilisés parce qu'elles sont incapables de dépenser de gros montants rapidement courent le risque de voir leurs budgets de dépenses en capital s'accumuler chaque année, faisant pour ainsi dire « boule de neige ». Des informateurs clés ont suggéré que si le projet pilote devait être étendu, il faudrait mettre en place des mesures pour gérer le risque que des fonds non utilisés excessifs soient reportés, particulièrement s'ils devaient l'être pour plus d'un exercice.
Des informateurs clés du Secrétariat, du ministère des Finances Canada et de certaines organisations participantes ont mentionné un certain nombre de risques potentiels, dont bon nombre sont communs aux trois mécanismes existants. La figure 2.2 contient une description des risques particuliers des CP cernés grâce à l'examen des documents et aux entrevues auprès des informateurs clés, ainsi que leurs stratégies d'atténuation connexes.
Risques potentiels | Stratégies d'atténuation possibles |
---|---|
1) Étendre le mécanisme à plus de ministères et organismes fédéraux poserait un risque pour le cadre financier. | Les montants maximaux offerts aux organisations participantes demeureraient une infime fraction des 6,6 milliards de dollars que le gouvernement fédéral consacre annuellement à ses crédits pour dépenses en capital.
Les montants reportés sous forme de CP sont plafonnés dans le protocole d'entente que le Conseil du Trésor signe avec chaque ministère et organisme. |
2) Le mécanisme pourrait encourager un phénomène de « découvert », autrement dit le transfert des fonds du crédit pour dépenses de fonctionnement au crédit pour dépenses en capital la première année, leur report au crédit pour dépenses en capital de la première à la deuxième année, puis leur transfert de nouveau de ce crédit pour les ramener au crédit pour dépenses de fonctionnement la deuxième année. Cette manœuvre reviendrait à nier la raison d'être même du mécanisme des CP. | Le Secrétariat peut choisir des ministères et des organismes selon des critères rigoureux fondés sur leur rendement.
Les vérifications périodiques sont disponibles pour assurer l'utilisation appropriée du mécanisme des CP. |
Outre les stratégies d'atténuation des risques susmentionnées, de nombreux informateurs clés tant du Secrétariat que des organisations participantes et non participantes ont déclaré que le recours au mécanisme des CP dissuade les dépenses sous-optimales en fin d'exercice.
On a examiné les mécanismes de rééchelonnement et de report de 5 % des fonds non utilisés pour déterminer dans quelle mesure ils permettraient aux ministères et aux organismes d'obtenir des résultats semblables à ceux que le mécanisme des CP a rendu possibles au titre de la gestion de leurs budgets des dépenses en capital. Des informateurs clés de toutes les organisations participantes ont clairement affirmé que les CP avaient ajouté plus de valeur que ces autres mécanismes, quoique les répondants du Secrétariat n'aient pas été aussi catégoriques que les autres à cet égard. La plupart des répondants, tous groupes confondus, s'entendaient généralement sur les principales caractéristiques de chaque mécanisme et sur leurs forces et leurs faiblesses respectives.
Opportunité. La période d'avril‑mai, décrite dans un cas comme étant celle du « rééchelonnement de facto », pour déclarer le montant des fonds non utilisés à reporter aux fins des CP était considérée par les informateurs clés des organisations participantes comme idéale pour assurer un maximum de souplesse. Ce mécanisme diffère énormément du rééchelonnement, dans lequel les fonds à reporter doivent être déclarés quatre ou six mois avant que les crédits parlementaires soient votés, ainsi que du report de 5 % des fonds non utilisés qui suppose que les fonds doivent être déclarés au plus tard le 15 décembre de l'exercice en cours.
Degré de certitude ou prédictibilité. Il est important de reconnaître que, dans le cadre du mécanisme des CP, les rapports soumis au Secrétariat le sont généralement pour fins d'information plutôt que de justification. Les organisations participantes peuvent prendre elles‑mêmes la décision de reporter des fonds, ce qui leur assure un degré de prédictibilité impossible avec les autres mécanismes et facilite par conséquent la planification à long terme. Contrairement aux CP, le rééchelonnement exige une justification rigoureuse par les organisations et son approbation n'est jamais assurée. Le report de 5 % des fonds non utilisés inclut des crédits pour dépenses de fonctionnement et pour dépenses en capital et pourrait donc faire l'objet d'un examen plus poussé que le montant préalablement approuvé des CP, d'où une plus grande incertitude.
Souplesse quant au montant. Avec les CP, les montants reportés ne sont normalement limités que par le plafond des ABS, lequel constitue dans bien des cas un pourcentage relativement important du crédit pour dépenses en capital de l'organisation (p. ex., environ 100 % dans le cas d'AAC). En outre, puisqu'il n'est pas nécessaire de déclarer le montant à reporter qu'après la fin de l'exercice, l'organisation dispose d'un maximum de souplesse quant au montant effectivement transféré. Le rééchelonnement, par contre, ne sert généralement qu'à reporter de gros montants, et le report de fonds non utilisés est limité à 5 % du budget des dépenses en capital.
Fardeau administratif. Bien que cet aspect n'ait pas été exploré explicitement, de nombreux informateurs clés ont souligné l'avantage des exigences administratives moins lourdes du mécanisme des CP, notamment en ce qui concerne la préparation des études de rentabilité et la présentation de rapports, comparativement à celles des autres mécanismes. Le fardeau administratif était jugé raisonnable même après l'introduction des modèles de production de rapports.
La figure 2.3 est un résumé des mécanismes des CP, du rééchelonnement et du report de 5 % des fonds non utilisés en fonction des facteurs dont il a été question précédemment.
Les facteurs | Projet pilote sur les CP | Rééchelonnement | Report de 5 % |
---|---|---|---|
Opportunité (déclarer et recevoir les fonds) |
Le montant à reporter est déterminé après la fin de l'exercice (en avril‑mai). Il est approuvé à l'aide d'un aide‑mémoire au Conseil du Trésor dans le budget supplémentaire des dépenses (B) en octobre. | Généralement, les ministères et organismes doivent déclarer les fonds à rééchelonner de 4 à 6 mois avant que le crédit parlementaire soit voté. | Le montant à reporter doit être déclaré au Secrétariat au plus tard le 15 décembre de chaque année. Il est approuvé à l'aide d'un aide‑mémoire au Conseil du Trésor dans le budget supplémentaire des dépenses (A). |
Degré de certitude (obtenir le montant demandé) |
Le plafond sous lequel les ministères et organismes sont libres de proposer des montants à reporter correspond aux ABS. La décision de reporter des fonds incombe au ministère ou à l'organisme. L'examen par le Secrétariat est limité. Les fonds sont accessibles sous réserve de l'approbation de l'aide‑mémoire par le Conseil du Trésor. | Pour pouvoir procéder au rééchelonnement, il faut remplir un formulaire normalisé et justifier rigoureusement les fonds demandés pour chaque projet. | Les ministères et organismes sont libres de proposer des montants jusqu'à concurrence de 5 %. Ces montants doivent être justifiés, et le ministère ou l'organisme doit expliquer comment les fonds seront dépensés. |
Montant du report | Le mécanisme permet de transférer de l'exercice en cours à l'exercice suivant tout montant inférieur au plafond des ABS. | Le rééchelonnement permet de transférer des fonds de l'exercice en cours à l'exercice suivant ou à des exercices ultérieurs. On s'en sert généralement pour les projets d'envergure. Il n'y a pas de limite explicite des montants. | Le mécanisme permet de transférer un montant limité de l'exercice en cours à l'exercice suivant. |