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ARCHIVÉ - Vérification interne horizontale des systèmes d’information sur la passation de marchés et mécanismes de surveillance connexes au sein des grands ministères et organismes

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Vérification interne horizontale
des systèmes d'information

sur la passation de marchés et mécanismes de surveillance connexes

au sein des grands ministères et organismes

Mai 2009

Secteur de la vérification interne
Bureau du contrôleur général





Table des matières

Introduction

Évaluation globale

Énoncé d’assurance

Principales constatations

Objet et portée de la vérification

Approche de vérification

Constatations détaillées et recommandations

Annexe A – Ministères et organismes participants

Annexe B – Critères de vérification et sources



Introduction

Aux termes de la Politique sur la vérification interne du Conseil du Trésor, entrée en vigueur en avril 2006, le contrôleur général doit procéder à des vérifications horizontales dans les grands ministères et organismes (GMO). Les vérifications horizontales, qui consistent à examiner les risques qui s’étendent à plus d’un ministère, permettent de faire rapport sur la situation en ce qui touche la gouvernance, les contrôles et la gestion du risque dans l’administration fédérale. Le présent rapport fait état des résultats de la vérification horizontale des systèmes d’information sur la passation de marchés et des mécanismes de surveillance connexes.

Le principal instrument régissant la passation des marchés est la Politique sur les marchés du Conseil du Trésor; il existe aussi un certain nombre de politiques et de cadres clés en vigueur dans l’administration publique, notamment le Cadre de responsabilisation de gestion, la Politique sur les responsabilités et l’organisation de la fonction de contrôleur, la Politique sur la surveillance active et la Politique sur la gestion des risques

La vérification avait pour objet de fournir une assurance raisonnable que la direction reçoit de l’information fiable et utile sur les marchés à l’appui de la prise de décisions éclairées, de la gestion du risque et d’une divulgation efficace, et aussi qu’il existe des structures de gouvernance pour déterminer les tendances et les risques ainsi que pour intervenir au besoin. La mission a porté sur les systèmes d’information sur les marchés et les mécanismes de surveillance connexes qui étaient en place entre janvier et septembre 2008 dans neuf grands ministères et organismes.

Pourquoi est-ce important?

La passation de marchés et l’approvisionnement constituent des moyens auxquels tous les GMO ont fréquemment recours afin de se procurer les biens et les services dont ils ont besoin pour atteindre leurs buts et objectifs ainsi que pour s’acquitter de leur mandat. Ces activités ont généralement été assorties d’un risque plus élevé, en raison de la complexité des modalités de conformité ainsi que des règles et de la réglementation établies par les organismes centraux. Depuis peu, les pratiques de passation de marchés et d’approvisionnement en vigueur dans l’administration publique font l’objet d’un examen plus approfondi de la part du public. Les citoyens et les organismes centraux attendent des organismes fédéraux qu’ils disposent de systèmes et de pratiques de gestion adéquats pour surveiller en permanence la conformité aux règles de passation de marchés ainsi que le rendement et les risques se rattachant aux marchés. Ces systèmes de gestion sont censés préserver l’intégrité de l’information sur les marchés ainsi que fournir à la haute direction de l’information fiable et utile aux fins de la prise de décisions éclairées concernant la gestion des activités de passation de marchés et d’approvisionnement dans les ministères ou organismes.

Si l’on veut satisfaire à ces attentes ainsi qu’aux exigences redditionnelles en matière de marchés, il est de plus en plus important de pouvoir obtenir des données fiables, utiles et actuelles à l’appui du processus décisionnel. Il est essentiel que les hauts gestionnaires des ministères et organismes fédéraux disposent de l’information nécessaire sur les marchés pour pouvoir remplir leur rôle de surveillance, prendre des décisions de planification à long terme et établir des stratégies d’atténuation du risque dans le contexte de la fonction de passation de marchés à tous les niveaux de l’organisation.

Évaluation globale

La mission de vérification a porté sur les pratiques de gouvernance et de gestion à l’égard des systèmes d’information sur les marchés et la surveillance connexe. Ainsi, l’équipe de vérification a cherché à répondre à la question suivante :

« La direction a-t-elle accès à de l’information appropriée et des mesures sont-elles en place pour surveiller les tendances et les risques émergents concernant la passation de marchés ainsi que pour intervenir au besoin? »

Bien que les GMO commencent à faire des progrès en vue de mettre en place des structures et des mesures leur permettant d’intervenir au regard des tendances et des risques entourant la passation de marchés, la vérification a permis d’établir qu’ils pourraient adopter, au chapitre de la gestion de l’information sur les marchés, une orientation plus stratégique et intégrée au lieu de se concentrer sur les opérations. Une approche plus stratégique, axée sur les risques et les tendances à l’échelle de l’entité, favoriserait les activités de surveillance et de gestion du risque, et permettrait aux ministères d’agir plus efficacement en fonction des changements et des priorités.

De façon générale, la vérification nous a permis de constater que, pour l’essentiel, l’information est correctement saisie et que des systèmes et processus fiables sont en place pour assurer l’exactitude des données. Par contre, les données sur les marchés ne sont pas utilisées autant qu’elles le pourraient aux fins de produire les rapports et l’information nécessaires à l’appui de la prise de décisions par la direction. Les données sur les marchés appuient les activités de surveillance, mais cette surveillance s’exerce au niveau des marchés, des projets ou des directions, ou découle des exigences des organismes centraux (divulgation proactive, etc.). Dans la plupart des GMO examinés, rien ne montre que l’on exerce une surveillance active à l’échelle de l’entité afin de déterminer les risques et les tendances généraux. À titre d’exemple, l’analyse des tendances pourrait permettre de disposer de renseignements utiles afin de déterminer des économies possibles ou de modifier le niveau de risque.

La plupart des GMO se concentrent sur les opérations; ainsi, on s’assure que des processus d’approbation et de gestion de marchés particuliers sont en place et fonctionnent efficacement. Cette orientation est observable de la part des employés opérationnels jusqu’aux membres de la haute direction. Par exemple, le mandat et les activités de nombre de comités d’examen des marchés consistent à approuver des marchés importants ou à surveiller des risques précis à l’égard de marchés donnés.

Il serait possible de faire la transition vers un modèle stratégique de surveillance et de gestion du risque qui servirait à hausser l’efficacité de la gestion et à mettre en œuvre les principes de la surveillance active à l’égard des activités de passation de marchés.

Des pratiques novatrices et exemplaires ont pu être observées, comme la documentation des processus de passation de marchés en vue notamment de déterminer les principales activités de contrôle à l’appui des pratiques rattachées à la fiabilité des données. Plusieurs GMO ont mis sur pied un comité de gestion des marchés ou un comité d’examen pour se pencher sur les enjeux ardus, contribuer à une utilisation efficace des instruments de passation de marchés et exercer une supervision d’ensemble des activités de passation de marchés dans une optique d’atténuation du risque. Les autres ministères examinés sont en voie de constituer de tels comités de surveillance et d’examen des marchés.

Énoncé d’assurance

D’après mon jugement professionnel à titre de directeur exécutif de la Vérification des systèmes, vérification judiciaire et vérification horizontale, je suis d’avis que nous avons exécuté des procédures de vérification suffisantes et adéquates et recueilli les preuves nécessaires à l’appui des conclusions présentées dans le présent rapport. Nous avons fondé notre opinion sur une comparaison des situations qui existaient au moment de la vérification avec des critères de vérification établis au préalable et dont il a été convenu avec la direction. Notre opinion ne s’applique qu’aux neuf GMO examinés. Les éléments de preuve ont été recueillis conformément aux Normes relatives à la vérification interne au sein du gouvernement du Canada ainsi qu’aux Normes internationales pour la pratique professionnelle de la vérification interne.  

_______________________________________________________
Sylvain Michaud
Directeur exécutif
Vérification des systèmes, vérification judiciaire et vérification horizontale

Secteur de la vérification interne, Bureau du contrôleur général du Canada

Principales constatations

Fiabilité de l’information : Pour l’essentiel, l’information est correctement saisie et des systèmes et processus fiables sont en place pour assurer l’exactitude des données. Les processus de passation de marchés sont documentés dans la majorité des GMO; dans les autres ministères et organismes, on a documenté des procédures informelles ayant trait à certaines composantes du processus. Également, des contrôles automatisés sont en place pour atténuer les risques associés à l’intégrité des données. Des améliorations sont possibles en ce qui a trait à la documentation des risques reliés à l’intégrité des données ainsi que des contrôles clés. De plus, il faudrait définir clairement les rôles et les responsabilités concernant la saisie, le traitement, la surveillance et la validation des données relatives aux marchés.

Renseignements pertinents requis : Tous les GMO ont déterminé quels renseignements étaient requis pour satisfaire aux exigences particulières applicables aux activités de passation de marchés. La très grande majorité des GMO n’ont pas déterminé quels renseignements étaient nécessaires à l’appui de la gestion du risque et de la prise de décisions à l’échelle de l’entité. De ce fait, on ne dispose pas d’entrée de jeu de l’information requise pour faire le suivi des tendances et des risques émergents entourant la passation de marchés ni pour intervenir en fonction de ces tendances et de ces risques. Il serait possible d’apporter des améliorations afin d’établir clairement les besoins au chapitre de l’information et de tirer pleinement parti des systèmes d’information existants afin de disposer en temps utile de l’information pertinente sur les marchés, à l’appui des pratiques de surveillance au quotidien, des activités de supervision et des processus de planification à long terme.

Surveillance : La majorité des GMO ont mis en place des mécanismes de surveillance. Toutefois, ces activités s’exercent généralement au niveau des opérations, des projets ou des directions dans le but d’évaluer la conformité aux politiques et aux règlements applicables. Les GMO n’ont pas mis en place d’approche formelle fondée sur le risque pour la surveillance des marchés. Il serait possible de mettre de l’avant un modèle stratégique de surveillance et de gestion du risque qui permettrait de hausser l’efficacité de la gestion et d’appliquer les principes de la surveillance active à l’égard des activités de passation de marchés.

Reddition de comptes : En général, la reddition de comptes se fait sur une base ponctuelle et porte sur des opérations données. Exception faite des exigences de rapport aux organismes centraux, il n’y a à peu près pas de modalités redditionnelles systématiques assurant la transmission de renseignements à l’appui de la prise de décisions et de la gestion du risque. Il serait possible de mettre en place des processus redditionnels établis dans une optique stratégique afin d’aider les GMO à évaluer le rendement, à accroître leur capacité à donner suite aux tendances et aux lacunes au chapitre des pratiques de gestion, et à assurer de meilleures communications à l’appui du changement.

Objet et portée de la vérification

L’objet de la vérification consistait à fournir une assurance raisonnable à l’égard des points suivants :

  • La direction reçoit des renseignements fiables et utiles sur la passation de marchés, ce qui contribue aux processus de prise de décisions, de gestion du risque et de divulgation.
  • Des structures de gouvernance existent pour examiner les tendances et les risques entourant la passation de marchés et pour y donner suite s’il y a lieu.

La mission a porté sur les systèmes d’information et les processus de surveillance relatifs à la passation de marchés qui étaient en place entre janvier et septembre 2008 dans neuf GMO. La vérification n’a pas porté sur les accords de subvention et de contribution ni sur les arrangements interministériels.

Approche de vérification

Au cours de la vérification, on a notamment procédé à différents essais jugés nécessaires aux fins de fournir une assurance raisonnable concernant l’atteinte des objectifs de la vérification. Les services d’experts‑conseils ont été retenus pour aider l’équipe de vérification du Bureau du contrôleur général à mener cette mission de vérification horizontale. Les experts‑conseils ont fourni une aide lors des étapes de planification et d’exécution de la vérification ainsi que dans le cadre de la reddition de comptes connexe.

La mission de vérification a été menée en deux phases.

Phase 1 : Cette phase a comporté un examen préliminaire par sondage, la détermination des risques et des principaux critères de vérification, puis l’élaboration du programme de vérification. Des données sur les marchés ont été recueillies auprès de tous les GMO dans le but de procéder à une évaluation du risque et de choisir les organisations qui feraient l’objet de la mission de vérification.

Un questionnaire a été transmis et tous les GMO ont répondu. Le questionnaire portait principalement sur les risques entourant la passation de marchés, les contrôles, les modalités redditionnelles, la surveillance et la gouvernance. Des documents ont été rassemblés afin de valider les réponses. À partir des données sur les marchés, des documents fournis et de l’analyse des réponses fournies, nous avons procédé à la sélection de ministères et d’organismes en se fondant sur le degré de risque le plus élevé. Plus précisément, le choix a reposé sur des critères comme la complexité de l’organisation, des approvisionnements et des marchés, la mesure dans laquelle existaient des processus formels et la proportion de marchés de services. Ainsi, neuf GMO ont été retenus pour la vérification proprement dite. La liste de ces GMO est présentée à l’annexe A.

Dans le cadre du programme de vérification, des critères de vérification ont été établis afin de mesurer les pratiques par rapport à des pratiques de gestion bien établies et reconnues. Des outils de vérification et des procédures d’essai ont été élaborés et utilisés pour chaque critère de vérification; ces travaux ont comporté la collecte de données probantes et une analyse dans l’optique des critères exposés à l’annexe B.

Phase 2 : Cette phase correspond à l’exécution de la vérification et à l’élaboration du rapport. Des procédures de vérification ont été utilisées, notamment des entrevues avec des intervenants clés, l’examen de la documentation et une analyse. La documentation et les notes d’entrevue ont été analysées et comparées à des contrôles clés relativement à chaque critère, de manière à évaluer les résultats et les constatations. On a ensuite déterminé si les neuf GMO satisfaisaient pleinement aux critères de vérification, y satisfaisaient sous réserve de certaines exception ou n’y satisfaisaient pas. C’est à partir de cette information que l’on a fait rapport sur les résultats dans une optique horizontale et que l’on a déterminé les tendances et les patrons de comportement.

Plan d’action de la direction :  Les conclusions et recommandations découlant de la présente vérification ont été présentées aux ministères visés. Ces derniers ont examiné les recommandations, y ont répondu et ont mis au point un plan d’action de la direction, selon les besoins. Ils informeront leur comité de vérification au sujet des constations de la vérification ainsi que de leurs réponses. Le comité ministériel de vérification pourra être appelé, à la demande de l’administrateur général, de recommander les plans d’action de la direction. Le comité recevra périodiquement un rapport indiquant les mesures prises à la suite de la mise en œuvre du plan d’action, le cas échéant.

Les administrateurs généraux des grands ministères ou organismes n’ayant pas fait l’objet de cette vérification tiendront aussi compte des résultats de la mission et élaboreront un plan d’action de la direction pour les aspects qui, selon eux, le méritent. Ils vielleront à renseigner leur comité de vérification sur ces aspects.



Constatations détaillées et recommandations

Constatation 1 : Fiabilité de l’information

Pour l’essentiel, l’information est correctement saisie et des systèmes et processus fiables sont en place pour assurer l’exactitude des données. Les GMO doivent faire davantage pour déterminer avec précision et pour documenter les risques et les contrôles clés rattachés à l’exactitude des données.

Il faut pouvoir compter sur une information fiable pour appuyer comme il se doit la planification, la prise de décisions et la reddition de comptes. La direction, si elle met en place des contrôles adéquats concernant l’exactitude et l’exhaustivité des données, et si elle veille à ce que ces contrôles soient documentés, mis en application et évalués, peut compter sur un degré d’assurance plus élevé concernant la fiabilité de l’information reçue.

L’équipe de vérification a examiné les principaux contrôles de l’exactitude et de l’exhaustivité des données, notamment l’établissement de processus officiels de passation de marchés, la documentation des risques et des principaux contrôles, et l’application de contrôles automatisés au niveau des systèmes d’information sur la passation de marchés. L’équipe de vérification a constaté que la majorité des GMO avait documenté leurs processus de passation de marchés; les autres avaient documenté des procédures informelles au regard de certaines composantes du processus.

La majorité des GMO examinés disposent de différents processus pour évaluer et atténuer les risques associés à l’exactitude des données, depuis l’établissement d’un comité conjoint des TI et des finances pour repérer et contrôler les risques relatifs aux données à un niveau stratégique jusqu’à la détermination des lacunes que présentent les données au niveau opérationnel. Un certain nombre de GMO examinent des échantillons de données relatives aux transactions ainsi que les résultats des rapprochements effectués, dans le but de repérer les inexactitudes. Par contre, aucun GMO n’a défini précisément ni documenté les risques et les contrôles clés directement associés à ses processus de passation de marchés. Or, même si les processus servant à évaluer et à atténuer les risques relatifs à l’exactitude des données peuvent servir à mettre en lumière des problèmes et des améliorations possibles, la détermination et la documentation des risques importants et des contrôles clés aideraient la direction à s’assurer que des contrôles appropriés sont prévus et qu’ils donnent les résultats attendus. On a aussi constaté que les rôles et les responsabilités touchant l’intégrité des données relatives aux activités de passation de marchés ne sont généralement pas attribués de façon officielle.

La grande majorité des GMO examinés disposent de systèmes de passation de marchés qui comportent des contrôles automatisés afin de réduire le risque de saisie de données inexactes. On a aussi observé plusieurs autres pratiques exemplaires, notamment la documentation des processus et pratiques de passation de marchés sous forme d’organigramme précisant les activités de contrôle et les principaux points de prise de décisions, l’utilisation d’outils de passation de marchés et d’approvisionnement en ligne, et le recours à des rapports faisant état des écarts d’information entre systèmes.

Recommandations

1. Les GMO devraient documenter officiellement leurs processus de passation de marchés et préciser les principaux contrôles reliés à l’intégrité des données. Cela fait, il faudrait exercer une surveillance et faire des essais afin de s’assurer que les contrôles demeurent pertinents et efficaces.

2. Les GMO devraient définir et documenter les rôles et les responsabilités ayant trait à la saisie, au traitement, à la surveillance et à la validation des données sur les marchés.

Constatation 2 :  Information pertinente requise

Tous les GMO ont déterminé quelle information était requise pour répondre à des besoins ponctuels rattachés aux activités de passation de marchés; la grande majorité d’entre eux n’ont pas déterminé quelle information sur la passation de marchés était requise pour appuyer la prise de décisions et la gestion du risque à l’échelle de l’entité.

L’équipe de vérification s’attendait à ce que les GMO aient déterminé quelle information était nécessaire afin de combler les besoins des gestionnaires pour ce qui est de la surveillance des activités de passation de marchés et de reddition de comptes connexe, de manière que cette information soit disponible. Nous supposions donc que les GMO auraient pris en compte les buts et objectifs de la fonction ainsi que les exigences de surveillance et de rapport. 

L’équipe de vérification a constaté que, exception faite des exigences de rapport aux organismes centraux (communications trimestrielles et rapports de fin d’exercice) et des demandes ponctuelles de présentation de rapports portant sur les transactions, on n’avait pas défini formellement quelle information était requise. Certains GMO ont dressé la liste de l’information dont ils prévoient avoir besoin ou dont ils aimeraient disposer, mais cela est fait sur une base ponctuelle. Très peu ont déterminé quels renseignements relatifs aux marchés étaient nécessaires afin d’appuyer la gestion du risque et la prise de décisions en ce qui touche les activités de passation de marchés, et l’accent était alors mis sur les transactions.

Voici des exemples d’informations sur les marchés pouvant servir à appuyer la gestion du risque et la prise de décisions au niveau de l’entité :

  • les données relatives à la passation de marchés et les tendances connexes, afin de connaître les types de services faisant l’objet d’une impartition;
  • la portée et l’utilisation des offres à commandes;
  • les cas où l’on n’a pas eu recours aux offres à commandes alors qu’on aurait dû le faire;
  • la proportion de marchés à fournisseur unique d’une valeur de moins de 25 000 $;
  • l’analyse des modifications par vendeur;
  • le nombre de marchés à fournisseur unique d’une valeur de plus de 25 000 $;
  • le nombre de marchés et la valeur des marchés au cours de périodes données, par vendeur.

Il est essentiel que la direction des ministères et organismes fédéraux dispose en temps utile des renseignements pertinents sur les marchés. Ces renseignements contribueront aux pratiques de surveillance, aux activités de supervision ainsi qu’à la prise de décisions de planification au quotidien et à long terme. De plus, la direction, si elle dispose de ces renseignements, sera plus à même d’élaborer des stratégies d’atténuation du risque rattaché à la fonction de passation de marchés.

Recommandation

3. Les GMO devraient établir un processus formel afin de définir les renseignements requis sur la passation de marchés aux fins d’appuyer les processus de prise de décisions et de gestion du risque. Il faudrait bien préciser quelles sont les principales données requises, et la pertinence des besoins informationnels devrait être réévaluée sur une base régulière.

Constatation 3 : Surveillance

La vérification a permis de constater que les GMO étudiés n’ont pas recours à une approche formelle fondée sur le risque aux fins de surveiller les risques associés à la passation de marchés à l’échelle de l’entité. La surveillance des marchés est effectuée uniquement au niveau des transactions, des projets ou des directions.

Aux termes de la Politique sur la surveillance active du CT, les ministères doivent se doter de la capacité requise pour exercer en permanence une surveillance active des pratiques et contrôles de gestion, de manière à pouvoir repérer et signaler aux membres de l’organisation le plus rapidement possible les risques importants, les défaillances réelles ou éventuelles des mécanismes de contrôle et les autres points vulnérables rattachés aux activités de gestion. L’équipe de vérification s’attendait à ce qu’il existe des mécanismes appropriés pour surveiller les risques associés aux marchés à tous les niveaux, y compris le risque entourant la conformité aux politiques et aux règlements applicables.

L’équipe de vérification a constaté que la majorité des GMO ont mis en place des mécanismes de surveillance, sous une forme ou sous une autre, pour évaluer la conformité des transactions aux politiques et aux règlements relatifs aux marchés. Font partie de ces mécanismes de surveillance les réunions de la haute direction ainsi que la présence de différents comités de surveillance qui se réunissent sur une base hebdomadaire ou mensuelle. Les mécanismes observés comprennent souvent la surveillance de marchés donnés, d’instruments d’approvisionnement précis, de l’état des dépenses au titre des marchés et des cas possibles d’inobservation.

En général, les exigences de surveillance portant sur les risques associés aux marchés sont définies et documentées de façon informelle, ou elles sont prises en compte dans le cadre des activités menées (transactions, procédures). De plus, les principaux risques au chapitre de la conformité sont surveillés à des fins de détection, et cette surveillance tend à mettre surtout l’accent sur la dimension financière. Par exemple, la surveillance des risques reliés à la conformité comprend des activités de vérification après paiement ou est fondée sur les factures, de façon à repérer les écarts et les tendances ayant trait à la facturation. L’équipe de vérification s’attendait à ce que les GMO disposent d’un processus officiel documenté pour repérer, évaluer et tenir à jour les principaux risques reliés aux marchés à tous les niveaux de l’organisation. Une telle approche pourrait permettre de situer les risques entourant la passation de marchés dans une perspective ministérielle. Par exemple, l’analyse des tendances relatives aux marchés à l’intérieur d’un ministère pourrait fournir des renseignements sur les risques liés au fractionnement de marchés et aux relations entre l’employeur et les employés. L’équipe de vérification a observé que les GMO vérifiés n’ont pas mis en place d’approche formelle de surveillance des marchés fondée sur le risque.

La vérification a aussi porté sur la question de savoir comment les GMO incorporent aux activités de surveillance des marchés le suivi de la conformité à la Politique d’achats écologiques. Bien que beaucoup de GMO tiennent compte des achats écologiques dans leur processus de passation de marchés, la vérification n’a permis de constater une surveillance de la conformité à la Politique d’achats écologiques que dans un seul cas.

Il convient de remarquer que certains des GMO élaborent actuellement des indicateurs et des mesures du rendement au niveau de l’entité aux fins d’appliquer une approche de surveillance fondée sur le risque. Le recours à une telle approche pour la surveillance des activités de passation de marchés au niveau de l’entité peut aider une organisation à repérer et à gérer les risques de façon plus efficace et plus efficiente. Cela accroît la capacité de l’organisation à évaluer le rendement d’ensemble touchant la passation de marchés, à analyser les tendances et à regrouper tous les marchés organisationnels. Cela peut aussi donner lieu à des économies ainsi qu’à une réduction des risques associés à la passation de marchés, par exemple le fractionnement de marchés, les contestations visant des marchés à fournisseur unique et la prise de décisions entre faire et faire faire.

Recommandation

4. Outre les activités de surveillance exercées au niveau des transactions, des projets ou des marchés, les GMO devraient établir des mécanismes de surveillance qui portent sur les risques entourant la passation de marchés et sur les exigences de conformité à l’échelle de l’entité. Plus précisément, les GMO devraient déterminer, documenter et évaluer les principaux risques liés à la passation de marchés, puis définir la nature et la portée des activités de surveillance du risque et de la conformité qui sont requises. Il faudrait documenter ce processus ainsi que les résultats obtenus. L’efficacité de la surveillance devrait être évaluée périodiquement, et les besoins au chapitre de l’information devraient être mis à jour et comblés.

Constatation 4 : Reddition de comptes

La vérification a permis d’observer que la reddition de comptes se faisait généralement sur une base ponctuelle et était axée sur les transactions. Les exigences redditionnelles de l’organisation n’étaient pas définies.

Une reddition de comptes adéquate permet la prise de mesures efficaces en temps opportun pour évaluer le rendement, donner suite aux tendances et aux lacunes touchant les pratiques de gestion et les contrôles, sans oublier de meilleures communications à l’appui du changement. On supposait que les ministères et organismes avaient mis en place des systèmes redditionnels efficaces, y compris des rapports standard sur les marchés – au niveau de l’entité, des opérations et des transactions – qui seraient produits régulièrement et rapidement.

L’équipe de vérification a constaté que, exception faite des exigences redditionnelles imposées par les organismes centraux (communications trimestrielles et rapports de fin d’exercice), on ne produisait à peu près pas, voire pas du tout, de rapports sur une base systématique afin de fournir des renseignements à l’appui de la prise de décisions par la direction et de la gestion des risques liés aux marchés à l’échelle de l’entité. La majorité des GMO produisent des rapports sur la passation de marchés au niveau des transactions ou des directions, ainsi que sur l’observation connexe de la Loi sur la gestion des finances publiques. Les rapports sont produits sur une base périodique ou ponctuelle et sont réactifs par nature. De plus, aucun des GMO n’a mis en place de processus formel afin d’évaluer si la reddition de comptes au sujet des marchés conservait sa pertinence.

On a aussi observé que la reddition de comptes sur les marchés exigeait en général beaucoup d’opérations manuelles. Peu de GMO produisent des rapports directement au moyen de leur système de planification des ressources de l’organisation (PRO). Habituellement, le processus débute par l’extraction de données du système de PRO, puis l’on utilise une feuille de calcul pour traiter et présenter l’information requise. Dans la majorité des GMO, on estime que les systèmes requis sont en place pour répondre à certaines des exigences redditionnelles, mais les systèmes ne sont pas utilisés à pleine capacité.

L’absence de rapports financiers et non financiers pertinents et d’actualité concernant les activités de passation de marchés ne contribue pas à l’établissement d’une structure de gouvernance efficace visant à permettre à la direction de déterminer les tendances et les enjeux, de les analyser et de prendre des mesures en conséquence.

Recommandation

5. Les GMO devraient définir des exigences redditionnelles concernant les activités de passation de marchés. Ces exigences devraient être établies en tenant compte de la nécessité de pouvoir intervenir rapidement et efficacement aux fins d’évaluer le rendement, de composer avec les risques, les tendances et les déficiences touchant les pratiques de passation de marchés et les contrôles connexes, et de permettre de meilleures communications à l’appui du changement.



Annexe A – Ministères et organismes participants

Les neuf GMO ci‑dessous ont été sélectionnés à l’aide des critères établis en vue de la phase d’examen de la vérification :

  • Affaires indiennes et du Nord Canada (AINC);
  • Agence spatiale canadienne (ASC);
  • Citoyenneté et Immigration Canada (CIC);
  • Commission de l’immigration et du statut de réfugié (CISR);
  • École de la fonction publique du Canada (EFPC);
  • Finances Canada;
  • Ministère de la Défense nationale (MDN);
  • Ressources naturelles Canada (RNCan);
  • Travaux publics et Services gouvernementaux Canada (TPSGC).

Annexe B – Critères de vérification et sources

Passation de marchés et systèmes d’information – Critères de vérification et sources

Critères

Sources

1. On a documenté, mis en application et validé des contrôles appropriés concernant l’exactitude des données.

Contrôles de gestion de base du SCT, Politique sur la gestion des risques et Politique sur les marchés

2. Des rapports contenant des renseignements à l’appui de la prise de décisions éclairées, de la gestion des risques et des activités de communication sont préparés et diffusés.

Contrôles de gestion de base du SCT, Cadre de responsabilisation de gestion du SCT, Politique sur la surveillance active et Politique sur la gestion des risques

3. Des activités de surveillance et de reddition de comptes sont menées pour appuyer la gestion des risques et veiller à ce que les marchés soient gérés en conformité avec les exigences des organismes centraux et de l’organisation.

Contrôles de gestion de base du SCT, Politique sur la surveillance active et Politique sur la gestion des risques

4. Il existe une structure de gouvernance efficace permettant de définir, de remettre en question et de surveiller les activités de passation de marchés et les mesures de la direction qui en découlent.

Contrôles de gestion de base du SCT, Cadre de responsabilisation de gestion du SCT et Politique sur la gestion des risques